Fables

Un petit train dans le soir sifflait au vent son désespoir.

 _ Hé! Mon ami toi qui file aussi vite sous la pluie, peux tu me dévoiler pour qu'elle beauté tu vas ainsi contrariant les vents, mangeant le temps pour crier de ta sirène à perdre haleine, rengainant ta chanson aux rails lissent de ta partition de piste.

_ Hé bien sache qu'au loin sur la colline une superbe divine repose exposée à toutes choses, sur la bute posée, on vient la contempler, d'où ma morose actualité.

Bien avant, derrière moi, toujours accrochée elle se traînait vraie, suivant mon parcours, dans mon oeil de velours.

Puis, l'âge arrivant, on retirait la belle de sa merveilleuse histoire collée à la mienne sans tenir compte de mon désespoir, pour la remplacer par une nouvelle beaucoup plus, à la fête, d'un confort des gens.

Mais chaque jour elle me manque; alors, lui rendant grâce dans ce nouveau décor bien en place, je lui siffle fort comme une chance à quel point rien ne change, de mon désir d'avant, qu'aucune ne viendra prendre sa place, dans mon émoi, se reflétant jusque dans la glace, au-dessus du charbon, bien en face.

Ma locomotive, ma chétive, ma fragile, ma tendresse, comme j'aime tes dorures anciennes, sur ton compartiment, gravées de ta romance clarté.

Rien ne me quitte de toi, quand courant la campagne, mon circuit adressé d'une enseigne, à heure fixe, me ramène vers toi;

rien ni fait, tu es mon attrait, et pour elle je donne de la voix de mon sifflait de roi, pour qu'au loin même dans la plaine, elle se souvienne de moi.

On m'a volé mon amour, je l'ai retrouvée pour toujours, aux ondes d'un air fou, lui rendant mon verdict, d'une passion biblique.

Bien des rumeurs s’affolent quand mon entrain déconne, peu importe, je continue de fredonner, ma livraison d’aimer, aux portes ouvertes, comme fermées.

Là, parmi les fleurs décorant d'un bonheur, aux yeux qui passent admirant sa carrure, elle sait que rien au monde ne lui contera fleurette de son talent de vedette, pour elle, je suis son unique poète.

Soit chouette mon copain le vent, ne lui cause aucun dégâts, aucun tourment, quand courant au-dessus des toits, des tuiles s’arrachent ici, et là, par ta tempête en colère d'un net, savoir faire, veille sur sa courroie, ne l’effraie pas.

Ne lui cause pas de peine, elle est si douce de son tandem. De ta plus fine brise caresse lui l’échine, lui ôtant la poussière de ses phares de paupières.

Et chaque jour dans le tumulte sous tous les temps, j'attends d'arriver à sa hauteur pour hurler aux moteurs de ralentir un peu, le temps de la caresser des yeux.

On m'a volé mon amour, et peut être qu'un jour, nous nous rattraperons de cette confiance de tons, qui courtise les belles, fortes, émotions.

Et courant de sa chaîne de trame aux pierres qui portaient toute cette ferraille, seul le vent, savait maintenant, pourquoi? Un petit train hurlait en sifflotant sur son cheminement de voie.

Auteur mpb